Le ciel nous est tombé sur la tête

Le ciel nous est tombé sur la tête

Publié le 15 mai 2018

Le ciel nous est tombé sur la tête et c’est peu de le dire. Notre mission d’intérêt général (art 1er du code de déontologie) est mis à mal par l’IGF qui estime que nous ne sommes pas utiles pour l’intérêt général pour la fiscalité, l’accès au crédit, la fraude, la défaillance de nos clients et […]

Joël FRAISSE Expert-comptable - Commissaire aux comptes et Dirigeant de SOFIDEC et Audit Dauphiné

Le ciel nous est tombé sur la tête et c’est peu de le dire.

Notre mission d’intérêt général (art 1er du code de déontologie) est mis à mal par l’IGF qui estime que nous ne sommes pas utiles pour l’intérêt général pour la fiscalité, l’accès au crédit, la fraude, la défaillance de nos clients et en plus nous leur coutons trop cher.

C’est ce qu’on appelle prendre une bonne claque par notre tutelle. Que devons-nous en penser ? A-t-on fait une erreur stratégique ? Nos instances ont-elles été défaillantes ?

Mais que pouvions nous faire face à l’évolution de nos normes imposées par notre tutelle et notre « cher » H3C. Toujours plus d’obligations liées aux normes afin de respecter les contrôles qualité toujours plus centrés sur notre nombril.

Et pendant ce temps-là, qu’avons-nous fait pour nos clients ? Obnubilé par nos obligations nous n’avons pas pris le temps de rendre compte des missions intéressantes pour nos clients et pour l’intérêt général.

Qui a déjà lu un rapport complet lors d’une AG ? Qui comprend l’intérêt de certains paragraphes de nos rapports et notamment les paragraphes de donneurs de leçons sur les responsabilités des clients et du commissaire aux comptes ? Qui est destinataire de nos comptes rendu de contrôle interne ? Qui est informé des procédures d’alerte ?

Et surtout ne dites rien car sinon vous allez trahir le secret professionnel.

Mais quelle hypocrisie !

Comment nous reprocher maintenant de n’avoir pas été suffisamment intéressants :

  • pour optimiser la base fiscale (pas pour le client bien sûr !) objectif premier de l’expert-comptable qui heureusement fait bien son travail,
  • pour n’avoir pas pu faciliter l’accès au crédit alors que le banquier n’a accès qu’à notre rapport qui lui donne peu d’informations utiles dans son analyse,
  • pour n’avoir pas assez permis d’éviter la fraude et les défaillances alors que la procédure d’alerte et les révélations ne sont pas publiques.

Et les coûts… comment expliquer au client qu’une grande partie de nos heures est prévue pour rendre compte de notre mission à nos tutelles plutôt qu’à lui-même.

Avons-nous, non pas conseillé, mais éclairé la vision du client sur son organisation, son avenir ? Vive la CAC attitude, formation qui propose d’associer une communication complémentaire à la communication légale afin de démontrer la valeur ajoutée de l’audit. L’avons-nous appliqué ?… Trop tard !

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